Fusion d’écoles : conséquences

– La fusion d’écoles peut donner plus de poids au projet d’école dès lors qu’elle concerne un ensemble scolaire cohérent et des équipes enseignantes pleinement associées à cette fusion. La mutualisation des moyens, du matériel, des projets, le fait de favoriser la liaison entre deux cycles, de multiplier les possibilités en terme d’échange de service sont des avantages non négligeables.

Mais en revanche, certaines situations peuvent générer des inquiétudes légitimes au sein des équipes enseignantes.

– Une seule personne portera la charge du fonctionnement au lieu de deux pour le travail dédié à la direction et au fonctionnement de l’école :
Exemples :
La directrice devra gérer d’éventuelles absences concomitantes sur les 3 sites au lieu de 2 le matin.

Étant donné l’effectif, la personne en charge de la direction ne pourra chaque matin simultanément gérer les urgences la nécessaire proximité avec les parents des élèves de maternelle lors des premières années de scolarisation : il est important de souligner le rôle fondamental que joue le/la directeur/trice dans les relations avec les parents, en particulier dans les écoles maternelles. Si ce dernier.ère n’est pas présent.e (notamment au moment de l’accueil), les relations avec les familles se verront forcément plus distendues. A l’opposé, le maintien des petites structures favorise la proximité et la spontanéité dans les échanges avec les familles. Les petits détails, les petites questions peuvent ainsi trouver des réponses rapides et efficaces avant de se transformer en problèmes ou en conflits !

De manière générale, le temps dédié au suivi de chaque situation/chaque élève se retrouve nécessairement réduit.

– les fusions d’écoles entraînent une globalisation des effectifs qui se traduit ordinairement par la fermeture d’au moins une classe dans les années qui suivent et donc la hausse des effectifs des classes (ce n’est pas parce qu’on fusionne qu’on ne touche plus aux classes en place : les cibles utilisées lors de la carte scolaire sont les mêmes qu’avant)

– la spécificité de l’école maternelle est souvent mise à mal lorsqu’elle se trouve “noyée” au sein d’une grosse structure. Dans le cadre de la fusion, la spécificité de la maternelle se retrouve gommée ; cela se vérifie malheureusement après coup, les collègues en font souvent le constat. En effet, dans le projet d’école et ses déclinaisons, les projets pédagogiques, l’utilisation des locaux, les aménagements, les horaires, les moyens alloués etc, le caractère particulier des classes pré-élémentaires, l’âge des enfants, leur niveau de développement et leurs rythmes ne sont pas toujours pris en compte comme ils pourraient l’être dans une école maternelle à part entière. En termes de répartition des élèves de maternelle, c’est compliqué aussi, le "surplus" des maternelles se retrouve alors dans une classe de GS-CP...

– les classes de GS-CP deviennent de classiques variables d’ajustement dans les répartitions pédagogiques, imposant soit à un.e collègue ayant un support maternelle de prendre de l’élémentaire soit à un.e collègue ayant un support élémentaire de prendre de la maternelle.

– l’école maternelle, avec son nombre de classes, aurait été prioritaire pour bénéficier de remplaçant.es ; après la fusion, les élèves pourront être réparti.es sur toute l’école en cas de manque d’enseignant.es, elle n’est donc plus prioritaire

– la fusion proposée, sauf erreur de notre part, en terme d’information, ne répond à aucun des objectifs habituellement mis en avant pour ce type de projet : aucun bâtiment ne va être libéré par la municipalité, pas d’économies d’énergie particulières, les élèves ne bénéficieront pas de locaux rénovés ou plus adaptés, l’équipe pédagogique ne profitera pas d’un rapprochement géographique rendant plus facile le travail collectif

– Il est connu, et de nombreuses recherches l’attestent, que la taille des établissements joue un rôle important dans les conditions de scolarisation et dans le rapport à la réussite scolaire (on parle souvent « d’établissements à taille humaine »). Comme il est précisé dans la circulaire ministérielle n°2003-104 du 3 juillet 2003, qui est toujours en vigueur « la fusion de deux écoles, et en particulier d’une école maternelle et d’une école élémentaire, ne doit pas conduire à créer un ensemble d’une taille trop élevée, notamment en zone d’éducation prioritaire, et ne doit pas avoir pour effet de remettre en cause la spécificité de l’école maternelle. »

– Ce qui est vrai pour les ZEP l’est aussi pour toutes les écoles, et la concentration d’un nombre trop important d’élèves risque d’avoir des conséquences nuisibles pour eux. Si ce problème se pose d’une manière flagrante lorsque toutes les classes sont concentrées sur un seul site, il n’est pas moins prégnant lorsque coexistent plusieurs sites, les relations des différents acteurs s’avèrent plus difficiles à mettre en oeuvre, ce qui bien sûr a des répercussions sur l’accueil et les conditions d’apprentissages des élèves.

Des modalités particulières liées aux situations de fusion sont détaillées dans les LDG (règlement du mouvement)
(Pas finalisées encore pour le mouvement 2023)

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Fusion d’écoles : avantages et inconvénients (beaucoup)

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